Dans le cadre du Festival Off Avignon, “Elle ne m’a rien dit” traite le féminicide
Ce spectacle est né de la rencontre entre Hager Sehili et Hakim Djaziri, auteur et metteur en scène de la pièce. Elle ne m’a rien dit furent les premiers mots qu’Hager a confié au metteur scène en parlant de sa sœur, Ahlam Sehili, victime d’un féminicide retentissant en 2010. Les premiers mots d’une longue série d’entretiens lors desquels Hager est revenu sur son incroyable histoire familiale et sur son combat hors du commun.
Vingt heures d’audio recueillies et défrichées par l’auteur pour écrire cette pièce. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le témoignage d’Hager est précieux. Car, au-delà d’être la sœur d’une victime, elle est aussi la première (et seule) personne en France à ce jour, à avoir fait condamner l’état pour « dysfonctionnement du service public de la justice » et pour « faute lourde » pour faire suite au meurtre de sa cadette.
“Elle ne m’a rien dit” est l’histoire d’un amour inconditionnel entre deux sœurs. L’histoire d’une femme tuée à la seule raison d’être une femme. L’histoire d’un combat juridique incroyablement éprouvant et long d’une héroïne des temps modernes, qui a promis à sa sœur de lui rendre son honneur. Un combat qui a duré onze ans, soldé par une décision juridique historique qui devrait, tôt ou tard, faire avancer la cause pour le droit de femmes…
Synopsis :
Strasbourg, quartier Hautepierre. Samedi 17 avril 2010 à 14h52. La jeune Ahlam Sehili meurt assassinée sous les coups de son conjoint. Puis, il se défenestra après avoir commis son acte. Scène terrible… Pourtant, le drame aurait pu être évité car la veille de cette tragédie meurtrière, Ahlam s’était rendue au Commissariat dans le but de porter plainte pour les violences conjugales qu’elle subissait et les menaces de mort qui pesaient sur elle depuis des mois. Toutefois, sa plainte n’ayant pu être instruite ce soir-là, elle a donc été contrainte de rentrer chez elle, ainsi poussée dans les bras de son bourreau…
En amont du méfait, Hager Sehili, sa sœur ainée, n’a jamais rien su des violences que subissait Ahlam. Mais, dès lors sa cadette disparue et une fois la funeste vérité révélée, elle décide de mener le combat pour saisir la justice. Après un affrontement juridique titanesque qui durera onze ans, Hager finit le 17 mars 2021 par accomplir l’impossible : faire condamner l’Etat pour « dysfonctionnement du service public de la justice » et pour « faute lourde », une décision historique dans l’histoire de la justice française…
Ecriture puissante empreinte aussi d’une belle sensibilité, de tendresse et d’amour, mise en scène délicate d’une grande sobriété, interprétation saisissante de justesse, concourent à sublimer la puissance du propos. Une pièce poignante, directe, nécessaire voire capitale dans la prise de conscience de toute la société sur un sujet hélas brûlant d’actualité. Tout simplement, un immense moment de théâtre !
[Source : communiqué de presse]
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